En vue d’offrir aux patients les meilleurs outils de diagnostic et de prise en charge des maladies du cancer, le groupe ODM (Oncologie et Diagnostic du Maroc) a signé un partenariat exclusif avec le Centre Léon Bérard à Lyon, une référence internationale de cancérologie. Etablissement de soins privé d’intérêt collectif à but non lucratif, affilié à la Fédération nationale française des centres de lutte contre le cancer UNICANCER, qui regroupe 20 centres en France, le Centre Léon Bérard assure une triple mission de soins, de recherche et d’enseignement.
Ce partenariat de nature scientifique s’inscrit, selon M. Mohamed Elmandjra, directeur général du groupe ODM, dans la stratégie du groupe de développer des partenariats scientifiques avec les grandes institutions internationales, en vue de constituer un réseau de prise en charge du cancer au Maroc. « On se veut un accompagnateur privé de la dynamique de l’Association Lalla Salma de lutte contre le cancer», poursuit-il.
« Partageant les mêmes valeurs et la même mission que le groupe ODM qui est de fournir un service de soins d’excellence au meilleur coût adapté à chaque patient, on illustre de manière tangible un partenariat qui se construit», a déclaré le Dr Jean Yves Blay, directeur du Centre Léon Bérard. En effet, l’échange clinique et l’échange d’expertise entre pairs, aurait incontestablement un grand impact sur la prise en charge des cas de cancers.
Le partenariat s’articule autour de 4 axes : l’offre médicale, la formation, le partage de savoir-faire et la recherche scientifique. Concrètement, les patients qui le souhaitent peuvent avoir un 2ème avis médical par les professionnels du Centre Léon Bérard sans délai et sans avoir à se déplacer en France. Cela passe par la mise en place de Réunions de Concertation Pluridisciplinaires entre les médecins de CLB et ceux des établissements du Groupe ODM, et éventuellement l’envoi prioritaire au CLB de patients pris en charge par le Groupe ODM. Le partenariat prévoit également une collaboration entre les équipes médicales du groupe ODM et du Centre LB dans le cadre de la Recherche Scientifique du Centre. Le personnel médical et paramédical du réseau ODM va bénéficier de formations dispensées par les équipes du Centre LB sur place par un formateur de CLB, ou directement à Lyon où siège le CLB. Enfin le Centre Léon Bérard apportera son expertise au Groupe, dans le cadre de sa stratégie de développement. L’objectif, in fine est de permettre aux patients de tirer profit des dernières avancées en matière de cancérologie.
Quatre questions au Dr Jean Yves Blay, directeur du Centre Léon Bérard et président de UNICANCER Lyon.
Alors que les progrès de la médecine avancent, que les praticiens nous disent que le cancer n’est plus une fatalité, on continue de voir tous les jours des décès causés par la maladie. En attestent les chiffres : 8,2 millions de personnes décèdent chaque année du cancer dans le monde, dont 4 millions prématurément. Comment expliquer cette contradiction, sachant bien sûr qu’il existe différents de cancers ?
En effet, avec l’augmentation de l’espérance de vie, le nombre de cancers augmente. Mais, la rémission dépend principalement du stade de la maladie. Quand on détecte le cancer tôt, on a de fortes chances de guérison. Pratiquement une personne sur deux peut guérir du cancer, quand c’est au début. C’est surtout le cas des cancers dont on dispose de moyens de dépistage comme celui de du col de l’utérus, du poumon et du sein. Mais, il y a également la prévention, à travers des politiques de santé qui permettent de contrôler les facteurs de risque. La vaccination pour le papillomavirus, l’hépatite B, ou encore la lutte contre le tabagisme, l’alcool, l’obésité… peuvent être des moyens à même de réduire cette incidence. Le foie et le poumon représentent près de 20% des cancers.
Il y a des avancées, qui nous ont permis de guérir une partie des patients, mais cela reste encore assez limité. Prétendre guérir tout le monde, certainement pas. Mais augmenter l’espérance de vie, oui. La révolution de la médecine moléculaire permet de véritables exploits, elle permet d’attaquer uniquement les cellules tumorales. Cette précision réduit massivement les effets secondaires de la chimiothérapie.
Vous dites que les chances de guérison sont élevées quand le cancer est au premier stade, mais parfois, on découvre la maladie à un stade avancé. Est-on donc démunis devant une telle situation ?
En effet, pour certains cancers, dits silencieux, il est difficile de les détecter à un stade précoce, car on ne dispose pas d’outils de dépistage. Toujours est-il qu’il faut rester vigilant et effectuer régulièrement, au moins une fois par an, des check-up. Ceci dit, tant qu’il y a la vie, il y a l’espoir, des cas avec métastase, nous en voyons souvent et nous avons de bons résultats pour certains.
S’il y a un message à passer, que diriez-vous ?
Il ne faut pas fumer, il ne pas boire d’alcool, il faut manger équilibré et il faut faire du sport, il faut être acteur dans la prévention. Car encore une fois, en vieillissant, le risque de cancer augmente.
Un mot sur ce partenariat avec le groupe marocain ODM ?
Nous avions toujours eu des échanges informels avec nos confrères marocains, maintenant c’est officiel. C’est une rencontre entre pairs et équipes pour assurer aux patients une rigueur et une qualité de soins optimale. Nous sommes à la recherche de partenaires de haute valeur qui peuvent avancer avec nous pour, créer à terme, un groupe international. En plus de la formation, nous allons partager des cas complexes (à travers des réunions pluridisciplinaires), nous allons également développer des programmes de certification et d’audit des centres du groupe et enfin le partage des outils informatiques. Cela fait 20 ans que nous ne travaillons plus avec des dossiers en papier. C’est un début, à l’horizon 2018, nous aurons sûrement quelque chose d’élaboré.