La Coopérative féminine Addoha
Se trouvant à 4 km de Bir J’did, précisément dans la localité rurale Lamharez Assahel, la Coopérative féminine Addoha se veut un concept innovant à même de lutter contre l’exode des jeunes femmes du monde rural. Une approche qui mérite pleinement que l’on lui accorde un bref développement.
En effet, la femme rurale, en particulier les jeunes, vivent des situations socio-économiques des plus difficiles. Si l’y on ajoute la pesanteur des traditions, la donne devient davantage plus compliquée. En plus de la pauvreté, la marginalisation, l’analphabétisme, le poids infernal des traditions ,la société…la pression psychologique sur la femme devient alors énorme. Partant, la ville, à savoir l’exode, est conçue le plus souvent comme un refuge à la fois moral et d’épanouissement avant même la dimension emploi. Pour beaucoup, il s’agit de fuir un cadre de vie patriarcal et machiste !
Mme Chaibia Talal, présidente de la Coopérative féminine Addoha, a, entre autres, cet objectif à atteindre en tête : “A travers cette modeste association, je cherche aussi à lutter contre l’exode des jeunes filles vers les villes, car elles ne méritent pas de travailler dans les maisons à des tâches domestiques…Il est grand temps d’accorder de l’intérêt à cette tranche de la société rurale et il est grand temps aussi de mettre en place des politiques publiques en mesure d’améliorer leur situation socio-économique”. Une conviction qu’on partage amplement.
Pour Chaibia, la cause des femmes rurales est une conviction ancrée dans l’esprit de son association créée en 200 déjà1.
La Coopérative Féminine Addoha est animée également par le souci de la préservation des produits authentiques du terroir : ‘‘ A travers justement notre Coopérative, on ambitionne de préserver le riche patrimoine des produits savoureux de nos grands-mères tels le Couscous, la Zammita, le Bandaq et bien d’autres produits’’. Et c’est une manière surtout pour la génération d’aujourd’hui de s’inspirer des plats qui faisaient le bonheur de nos ancêtres.
A 100% féminine, ladite Coopérative intervient principalement dans la production, la commercialisation des produits du terroir de la région Doukkala-Abda. Parmi ses objectifs, le rassemblement des femmes rurales autour d’un projet générateur de revenus : ‘‘ Nous cherchons à mobiliser plus de ressources humaines pour acheter et vendre nos productions avec cet intérêt de mener ensemble une activité efficace.
Néanmoins, sur le terrain, la Coopérative de Chaibia et ses adhérentes rencontrent des obstacles liés notamment à la problématique de la commercialisation, la formation, la logistique et la dimension financière.
“Aujourd’hui, une Coopérative comme la nôtre et pour continuer sa bonne marche, a besoin de soutien financier, de formation et de moyen de transport…en vue de motiver davantage les femmes qui y collaborent”.
Chaibia ajoute également la problématique de la commercialisation des produits de la Coopérative. Un souci que partagent d’ailleurs bon nombre d’associations supervisées par l’INDH : “On expose nos produits dans six foires par an… C’est peu, on aurait souhaité plus”, souligne-t-elle, avant de noter que la Coopérative continue de s’autofinancer pour couvrir les frais liés au transport, aux salaires et autres charges. Avant de préciser que l’essentiel dans l’entreprenariat social reste l’accompagnement…Autrement, le concept en soi n’a aucun sens.
La spécialité de la Coopérative Féminine Addoha
La Coopérative souhaite mettre en valeur le Couscous sous ces deux formes : Semoule Blé Dur et Semoule Blé Dur Aromatisées. Idem pour la Zammita Traditionnelle, un mélange de plusieurs ingrédients (orge, Pois Chiche, Maïs, Blé) et à partir de plusieurs plantes aromatiques et épices. La Coopérative prépare également le Bandaq à base d’orge qui est un Conscous à base de semoule d’orge cueilli avant maturité. Au menu aussi : la Zammita à base d’orge et la Poudre d’Avoine Torréfié.