Le Maroc célèbre en cette fin de semaine les « Trois Glorieuses» qui marquent le 62 è anniversaire de l’accession du Royaume à l’Indépendance à la suite du retour à la mère-patrie de feu SM Mohammed V qui avait été exilé à Madagascar par le colonialisme français.
Ces dates sont importantes, même si, au fil des années, leur célébration est devenue moins brillante que par le passé, notamment parce que d’autres leur ont succédé, comme l’anniversaire de la Marche Verte, la Fête du Trône, celle de la Jeunesse, le retour de Ouadi Eddahab dans l’ensemble national ou encore la Révolution du Roi et du Peuple, etc.
De plus, avec les générations qui passent, le souvenir de ces jours qui marquèrent la restauration de la souveraineté nationale et le rétablissement du Roi légitime sur le Trône de ses ancêtres s’est quelque peu estompé parce que les témoins encore vivants sont forcément moins nombreux.
Pourtant, ces six décennies et plus qui nous séparent de ces Trois glorieuses ont véritablement changé le Maroc, ses infrastructures de base, son système de gouvernance, mais aussi le mode de vie, les mœurs et les pratiques quotidiennes de tous les Marocains.
Entre Novembre 1955 et aujourd’hui, nos concitoyens ont vu leur quotidien s’améliorer, globalement, même si les inégalités persistent et la pauvreté n’a pas été éradiquée.
Les modes de transport ont été modernisés et développés, tout comme les moyens de communication et les télécommunications.
L’habitat a évolué, dans un sens positif, même si subsistent encore en maints endroits des bidonvilles et l’insalubrité.
La Santé a connu des avancées, le taux de mortalité infantile a sérieusement régressé, tout comme la fécondité féminine, au point où la croissance démographique s’est réellement ralentie au cours des dernières décennies.
Le Marocain et la Marocaine vivent mieux et plus longtemps, sans que l’on glorifie pour autant un système de santé publique souvent défaillant ou incomplet.
Le taux d’analphabétisme a grandement reculé, mais force est de reconnaître que l’Education, qui a connu des heures de gloire durant les décennies 60 et 70 est aujourd’hui en crise gravissime, à tous les niveaux de l’enseignement, au point où on en vient à constater que l’ignorance a été remplacée par l’illettrisme, ce qui, n’est pas, loin s’en faut, un gage de progrès !
On pourrait ainsi égrener à l’envi les réussites, incontestables, les échecs, très nombreux, les améliorations et les lacunes qui se sont succédés tout au long de cette période de soixante-deux années, mais là n’est pas le but de l’exercice.
En effet, commémorer le 18 novembre 1955 c’est d’abord et avant tout célébrer la réémergence de l’Etat Nation marocain en tant qu’acteur reconnu comme souverain et indépendant sur la scène internationale, d’abord sous la conduite de feu SM Mohammed V, puis de feu SM Hassan II et, depuis le 30 juillet 1999, sous celle de SM le Roi Mohammed VI.
C’est également reconnaître que de grandes avancées, (qui doivent être complétées incontestablement), ont été acquises aux plans des Droits humains, et notamment en ce qui concerne les libertés publiques et individuelles, de la Famille et de l’Enfant alors que l’égalité des genres, proclamée par la Constitution de 2011, tarde encore à être appliquée et reconnue, y compris par les services de l’Etat !
Soixante-deux années d’indépendance retrouvée, c’est, en somme, admettre qu’aujourd’hui est bien meilleur qu’hier, sans nul doute, mais que le chemin est encore long pour assurer des minima corrects à chaque citoyen et citoyenne en termes de conditions de vie, de salaires, de santé, d’éducation et, in fine, d’épanouissement personnel et collectif !
FY