Depuis son indépendance, le Maroc a enregistré d’importantes avancées aussi bien aux niveaux institutionnel et législatif, qu’économique et sociale.
Beaucoup de changements et d’améliorations ont été relevés dans plusieurs secteurs, notamment sur le plan social. Aujourd’hui, le Maroc a réussi à améliorer le taux d’alphabétisation de sa population, que ce soit au niveau urbain ou rural, il a baissé le taux de mortalité infantile et maternelle, a amélioré le statut de la femme, entrepris plusieurs réformes sociales, etc., et ce en dépit de l’importance des défis et des contraintes auxquelles s’est heurté le pays.
Le statut et la situation de la femme marocaine, longtemps marqués par de profondes inégalités, ont connu une grande amélioration ces dernières décennies.
La réforme du code de la famille, adopté en février 2004, constitue une étape importante dans le processus d’évolution des conditions de la femme marocaine et d’égalité entre les deux sexes.
Le code actuel a remplacé l’ancienne Moudawana réalisée au lendemain de l’indépendance à la demande du Roi Mohammed V, qui avait chargé un groupe d’éminents juristes et oulémas d’établir le document.
En effet, le texte qui, à l’époque, semblait très avancé, a montré ses limites à travers le temps et poussé les groupes féministes qui ont fleuri à partir des années 80 à revendiquer sa réforme.
Une vingtaine d’année plus tard, une œuvre considérable a vu le jour, englobant tous les aspects du droit des personnes : le mariage, le divorce, la filiation, la capacité, les testaments et les successions et consolide les droits de la femme en élevant l’âge de mariage à 18 ans, en limitant la polygamie et en exprimant clairement l’égalité entre époux au sein de la cellule familiale.
Meilleure situation = moins d’enfants
La scolarisation et le travail des femmes leur ont ouvert de nouvelles perspectives quant à leur autonomie, engendrant ainsi le recul de leur âge au mariage, et le recours à la contraception.
En effet, alors que la Marocaine, dans les année 60, se mariait en moyenne entre 17 et 19 ans, à partir des années 2000 l’âge moyen du mariage est passé à 27 ans.
Cette situation de la femme, qui résulte de l’amélioration de son statut, a contribué fortement à baisse de la fécondité, selon une étude du HCP.
Aujourd’hui, le nombre d’enfants par femme est de 2,21 enfants, contre 7 enfants par femme au cours des années 1960, et c’est le recours de plus en plus fréquent à la contraception qui a contribué à cette baisse.
Si en 1960, seuls 6% des femmes en âge de reproduction utilisaient une méthode contraceptive, on est passé à 19% en 1979, à 63% en 2004 pour arriver à 67,4% en 2011. Selon le HCP, la prévalence contraceptive se situe aujourd’hui à 65,5% en milieu rural et à 68,9% en milieu urbain.
Au-delà de la baisse de la fécondité, la planification familiale aurait contribué à réduire considérablement les risques de morbidité et de mortalité maternelles et infantiles.
La mortalité maternelle a chuté significativement, passant de 227 décès pour 100 000 naissances vivantes en 2004 à 72,6 en 2016.
Recul du taux d’analphabétisme
L’alphabétisation de la population marocaine de 10 ans et plus, a connu une importante amélioration depuis l’indépendance.
Le taux d’analphabétisme, estimé à presque 9 personnes sur 10, soit 87% en 1960, a reculé à plus de 6 personnes sur 10 en 1982, à 4 personnes sur 10 en 2004 et à 3 personnes sur 10 en 2014, enregistrant ainsi une baisse de deux tiers sur les cinquante dernières années.
La scolarisation des filles étant toujours un problème social, l’analphabétisme demeure une caractéristique de la population féminine et rurale selon une étude du HCP. Ainsi, le taux d’analphabétisme est de 41,9% pour la population féminine en 2014 au lieu de 22,1% pour celle masculine. Cependant, si l’on considère le verre à moitié plein, on constate une nette amélioration puisque ces taux, dans les années 80, étaient respectivement de 78% et de 51%.
La baisse de l’analphabétisme au Maroc a été plus accentuée chez les jeunes de moins de 25 ans. En effet, le taux d’analphabétisme des populations des 10-14 ans et de 15-24 ans se situe en 2014 à 3,7% et 10,8% respectivement, au lieu de 36% et 42% vingt ans auparavant.
Par ailleurs, les efforts menés par le Département de l’éducation Nationale (DEN) pour améliorer l’accès des enfants en âge de scolarisation à l’éducation ont entraîné une amélioration significative du taux de scolarisation. Ainsi, le taux spécifique de scolarisation au niveau du primaire a enregistré une hausse notable entre 2008-2009 et 2014-2015, passant de 91,6% à 99,1%, soit une hausse de 8,5 points en pourcentage. De même, le taux d’abandon a connu une régression progressive passant de 3,3% en 2008-2009 à 1,9% en 2011-2012, avec toujours un déséquilibre entre les filles (2,7%) et les garçons (1,2%).
AL