Près de 76% de la population au Maroc possèdent un smartphone, soit 22,5 millions de personnes, selon la dernière enquête de l’Agence Nationale de Réglementations des Télécoms. 92,7% des individus disposant d’un smartphones utilisent des applications mobiles, précise la même source.
Comment les Marocains protègent-ils leurs smartphones ? Quels sont leurs usages les plus courants avec leurs appareils ? Quelle perception ont-ils de la sécurité de leurs mobiles ? Autant de questions auxquelles Kaspersky apporte un éclairage à travers une enquête nationale sur la sécurité des smartphones au Maroc.
Réalisée en partenariat avec le cabinet Immersion, l’étude a été effectuée du 2 au 14 novembre auprès d’un échantillon de 10 982 marocains.
Il en ressort que plus de sept personnes interrogées sur dix (74%) indiquent protéger leurs appareils des intrusions « physiques » extérieures, à savoir le vol de smartphone, ou compromission d’informations par accès physique. Les principales mesures de protection pour éviter l’accès au téléphone par un tiers sont le déverrouillage par empreinte digitale (59%), le mot de passe (43%) et le schéma de déverrouillage (36%). On constate d’ailleurs que certains répondants utilisent plusieurs facteurs de protection. La reconnaissance faciale est quant à elle utilisée par 26% des sondés, tandis que l’usage d’un antivirus reste largement minoritaire : seuls 8% affirment y avoir recours. Cela montre notamment que la prise de conscience concernant « la menace en ligne » est moindre par rapport à « la menace physique » liée au vol de l’appareil par exemple, précise le rapport de Kaspersky. Cependant, selon les statistiques réalisées sur le troisième trimestre 2020, le Maroc est dans le top 10 des pays enregistrant le plus grand nombre d’attaques de malwares sur mobile, dans le monde.
Il est à noter également que trois internautes sur quatre déclarent utiliser le même mot de passe pour leurs différents logiciels et applications, une erreur qui facilite le piratage des données personnelles.
Félix Aimé, chercheur en cybersécurité chez Kaspersky explique que ces dernières années, les usages du mobile se sont démultipliés, ainsi que l’attrait de ces mobiles pour les cybercriminels. « On a vu arriver sur le marché des malwares ciblant uniquement les mobiles comme récemment Ghimob, une évolution d’un malware déjà existant pour ne cibler que les mobiles, avec pour objectif le vol de données bancaires. Il ne faut pas non plus négliger l’un des intérêts principaux du mobile pour les cyberattaquants : le fait qu’il suive partout l’utilisateur. Ainsi, au-delà des « cyberattaques classiques » à des fins financières, beaucoup peuvent également être attirés par l’espionnage, le harcèlement ou le « stalking » pour connaitre tous les faits et gestes de la victime. »
L’étude démontre que près de neuf Marocains sur dix déclarent naviguer sur les réseaux sociaux avec leur smartphone. Parmi les usages les plus répandus, les appels vidéos arrivent en seconde position (79%), suivis des courriels (62%) et des jeux vidéo en ligne (52%).
L’e-commerce et de la banque en ligne, la consultation et les opérations bancaires sur Internet, ainsi que les achats sur des plates-formes de vente numérique, représentent 43% des usages actuels.
Les usages professionnels sont également nombreux, puisqu’un Marocain sur deux utilise son smartphone personnel pour travailler.
En conclusion, l’enquête menée par Kaspersky et Immersion révèle que la plus grande crainte des Marocains est le vol de photos ou vidéos à caractère personnel (76%) ou encore l’espionnage à distance via la caméra (39%). En revanche, très peu sont sensibilisés à la réalité du risque, à la valeur de leurs données personnelles et aux usages qu’ils ont réellement de leurs téléphones.
AL