La Bourse de Casablanca a fait une bonne année 2024 ! Au-delà des chiffres qui en attestent, c’est la place boursière qui s’impose en tant que produit de financement de l’économie par l’amélioration de sa liquidité, argument qui plaidait en sa défaveur dans les années antérieures. D’autant qu’il ne faut plus entendre par liquidité du marché boursier la fluidité des opérations portant sur une valeur en particulier ou sur les valeurs cotées dans leur globalité.
Car la liquidité du marché financier se mesure en 2024 par la capacité du marché à financer en milliards de dirhams différentes opérations réalisées. La Bourse devrait de plus en plus s’imposer comme le principal compartiment du marché des capitaux comme le prévoit le Nouveau Modèle de développement de 2022, qui lui préconisait une stratégie avec des objectifs chiffrés.
En effet, le Nouveau modèle de développement a établi dans ses axes stratégiques que « le marché des capitaux devrait jouer un rôle majeur dans le Développement du Maroc » et qu’il fallait « redynamiser la Bourse de Casablanca comme une première étape pour faire émerger le Maroc en la première place financière de la région », que « le développement de la Bourse de Casablanca sera crucial pour le développement de ce marché car elle représente un débouché naturel aux différentes activités d’investissement, notamment en private equity, en permettant un meilleur « pricing » des actifs pour élargir la base d’investisseurs et l’utilisation de produits diversifiés ajustés aux différents niveaux de risque ».
« L’objectif de ce pari est d’apporter un nouveau souffle au marché des capitaux Marocains afin de renforcer sa contribution au financement direct de l’économie et de faire du Maroc une plateforme financière régionale pour les capitaux internationaux et les économies africaines ».
Dans le détail, le nouveau modèle de développement a préconisé d’agir sur « l’augmentation de la liquidité et le volume de transactions en faisant passer : la capitalisation boursière totale de 54% du PIB en 2019 à 70% du PIB en 2035 ; les émissions d’actions d’une moyenne annuelle de 100 millions de dollars entre 2015 et 2019 à une moyenne annuelle de 1 milliard de dollars entre 2021 et 2030 ; les émissions d’obligations d’une moyenne annuelle de 300 millions de dollars entre 2015 et 2019 à une moyenne annuelle de 2 milliards de dollars entre 2021 et 2030 ».
Mais aussi, « diminuer le poids des banques dans la capitalisation boursière de 35% à 20% en 2035 ; augmenter le nombre de sociétés cotées de 76 en 2019 à 300 en 2035 ; augmenter le nombre d’entreprises dont la capitalisation boursière est supérieure à 100 millions de dollars de 45 en 2019 à 150 en 2035 ; et enfin, augmenter le pourcentage des transactions faites par des investisseurs internationaux contenus à 10% actuellement ».
De fait, l’année 2024 a démontré que la bourse prend le chemin qui lui a été prescrit, elle a commencé à améliorer son positionnement et sa liquidité. La revue du marché des capitaux publiée par l’AMMC le démontre, chiffres à l’appui, par des volumes d’échanges en croissance nette et des opérations de marché significatives.
En effet, les institutionnels en général dont les IVT, face à un marché primaire et secondaire des bons du trésor mieux structuré, diversifient plus leur portefeuille vers les actions et répondent massivement aux opérations du marché des capitaux, contribuant ainsi à améliorer la liquidité du marché financier. Car la liquidité de la bourse qui se mesure par les volumes traités sur le marché, est alimentée par toutes les opérations du marché des capitaux, émissions obligataires privées, titrisations, les opérations des banques d’affaires, le comportement des gestionnaires des OPCVM et des fonds de capital-risque.
Le comportement des personnes physiques dont le volume d’intervention s’est sensiblement apprécié sur le marché boursier en 2024, doublant leur poids dans les transactions boursières de l’année écoulée, a également contribué à son amélioration. Résultat, le ratio de liquidité de la bourse s’est établi à plus 12 %, contre 8,71 % un an auparavant.
Même si, la cartographie des investisseurs sur le marché boursier reste caractérisée par la forte présence des OPCVM et des personnes morales marocaines, qui sur le marché central, cumulent 63 % des volumes traités avec respectivement 32 % et 31 %.
Par ailleurs, l’étude de l’AMMC sur le marché des capitaux, atteste que les principaux indicateurs du marché des capitaux affichent une tendance haussière au cours des neuf premiers mois de l’année 2024 : la capitalisation boursière, s’est établie à près de 742 milliards de dirhams, en hausse de 18,5% par rapport à fin décembre 2023, et de 21,7% en glissement annuel.
Le MASI a connu une progression de 18,85 % par rapport à fin décembre 2023 et de 21,1 % en glissement annuel. En termes de volumétrie sur les marchés central et de blocs, la Bourse de Casablanca a enregistré, durant les neuf premiers mois de l’année 2024, un volume transactionnel de 49,8 milliards de dirhams, soit le double du volume enregistré la même période de l’année précédente (24,1 milliards de dirhams).
La moyenne quotidienne des échanges étant passée de 179 millions de dirhams au cours des neuf premiers mois de l’année 2023 à 309 millions de dirhams pendant la même période en 2024. Le marché secondaire de la Bourse de Casablanca a enregistré un volume de transactions de 49,8 milliards de dirhams, en hausse de 106,6% comparativement à l’année dernière.
L’activité du marché des capitaux, en dehors de la bourse, a été marquée au cours des deuxième et troisième trimestres 2024, par des emprunts obligataires d’un montant total de 3,5 milliards de dirhams, des émissions obligataires par placement privé de 6,4 milliards de dirhams, des augmentations de capital de 1,77 milliard, et un programme de rachat d’actions de 3,8 milliards de dirhams.
La valeur de l’actif net des OPCVM s’est enlevée à 636,5 milliards de dirhams à fin septembre 2024, soit une hausse de 13,7 % depuis le début de l’année, et de 14,2 % par rapport à fin septembre 2023. Quant à l’actif net des OPCI, il a enregistré́ à fin septembre 2024 une croissance de 28,4% en glissement annuel, atteignant près de 97 milliards de dirhams.
Enfin, la Bourse de Casablanca a aussi terminé l’année 2024 en s’élargissant à un marché à termes, faisant ainsi un grand pas en avant. Le lancement officiel de ce dernier l’enrichit de nouveaux instruments financiers de taille. Et, c’est là certainement une nouvelle étape structurante dans la transformation des infrastructures de marché au service de l’économie nationale et de son développement.
Afifa Dassouli
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