
L’année 2021, ou l’An 2 de la pandémie de Covid, comme les historiens qualifieront certainement cette année, a été particulièrement difficile pour tous les Marocains. Et, s’il convient, à cette période chaque année, de dresser un bilan des douze derniers mois écoulés, le sentiment de chacun est que celui-ci ne peut-être que négatif.
Quels que soient les faits marquants, politiques ou sociaux de cette année, c’est l’impact économique de la crise sanitaire qui se fait le plus ressentir auprès de nos compatriotes. De la baisse du pouvoir d’achat liée à la hausse des prix des denrées les plus consommées, à l’anéantissement progressif des espoirs de reprise durable pour les secteurs du tourisme, de l’aérien, mais aussi de ceux qui gravitent autour et qui en dépendent comme l’artisanat ou la restauration, le pays traverse une tempête qui n’épargne (presque) personne.
Pourtant, et ce malgré des couacs communicationnels récurrents, les autorités, qui naviguent à vue depuis le début de la crise, ont pris des mesures aussi contraignantes que courageuses pour préserver la santé de nos concitoyens tout le long de l’année. Preuve s’il en est, le succès de la campagne de vaccination (au moins sur les deux premières doses), qui résulte en une immunité collective relative dont on peut mesurer empiriquement l’impact dans les milieux populaires, où les gestes barrières et le port du masque ont connu un réel relâchement ces derniers mois.
L’année 2021 a été incontestablement difficile, mais depuis la rentrée d’octobre, l’optimisme recommençait à être de mise grâce à une conjoncture sanitaire en très nette amélioration d’une part et d’autre part du fait des résultats des dernières élections.
Force est de constater que le Maroc et les Marocains avaient besoin d’un renouveau autant sur le fond que la forme, lassés de l’idéologie politicienne, des discours populistes et d’une gestion approximative de la chose publique par les gouvernements menés par un PJD qui a vu sa légitimité s’éroder chaque jour un peu plus depuis sa première victoire électorale aux législatives de 2011. Parce qu’une seule main ne saurait applaudir, nous ne pouvons que nous réjouir de cette nouvelle dynamique, proactive et volontariste du gouvernement actuel, avec l’espoir que cette énergie ne s’étiole pas dans le temps, tant le pays en a besoin.
2022 approche à grands pas et nous avons hâte collectivement de voir si cette nouvelle année nous réserve un meilleur sort que les deux précédentes. Mais, le variant Omicron risque de venir gâcher la fête à tous les niveaux… De la croissance de +6,3% annoncée par le FMI pour le Maroc, à l’attaque des chantiers colossaux de l’Éducation, de la Santé et de la redistribution sociale, tous les scenarii risquent d’être dégradés si ce nouveau variant, pourtant objectivement moins létal que les précédents, impose un nouveau repli sur soi, comme pour cette fin d’année que beaucoup nourrissaient l’espoir de célébrer avec leurs proches.
C’est sans aucun doute notre capacité de résilience, en tant que citoyens, nation et État, qui nous permettra une nouvelle fois de surmonter cette déferlante dont l’ampleur n’est pas maitrisable. En attendant de savoir ce que l’avenir nous réserve, prenons congés de cette année, sans regrets.
Pour La Nouvelle Tribune, cette année restera en tout cas marquée au fer rouge de la perte de notre mentor et éditorialiste Fahd Yata, paix à son âme, auquel nous dédions cet éditorial et toutes nos pensées.
Zouhair Yata