Les traders à Wall Street au cours de l'introduction en Bourse de Snap © AFP Bryan R. Smith
Dossier Spécial Bilan Boursier 2017 du blog Afifa Dassouli
- Le MASI en 2017, les yeux pour pleurer…
- Sociétés cotées, les investisseurs ne sont pas dupes !
- Bourse, les pistes pour relancer et diversifier l’offre
- En 2017, les bourses mondiales ont dépassé toutes les prévisions de croissance de leurs indices
En effet, l’indice MSCI World, baromètre des Bourses mondiales, a explosé de 20%, s’offrant ainsi sa meilleure performance depuis 2013 et il a inscrit un nouveau record historique le 18 décembre dernier.
Le Vieux Monde assure
Certes, Wall Street est à l’origine de cette performance, mais les marchés émergents ont aussi repris de la vigueur.
2017 est considérée être une année record sur nombre de marchés et donc rares sont les indices qui ont terminé l’année dans le rouge.
C’est bien sûr le retour à la croissance de l’économie mondiale qui a été à l’origine de l’explosion des bourses, les éloignant de la crise financière. Elle a d’ailleurs concerné toutes les régions du monde.
De forte aux Etats-Unis, elle s’est renforcée en Europe, est restée à un haut niveau en Chine et en Inde.
Résultat, les entreprises cotées ont amélioré leurs marges et publié des résultats supérieurs aux prévisions des analystes.
2017 a été marquée par la plus florissante croissance des bénéfices depuis 2011, de plus de 10% en moyenne.
Wall Street notamment a connu une année faste avec une croissance de 19,9 % de l’indice S&P 500 et de 29,1 % pour le Nasdaq, indice des valeurs technologiques.
Le Japon a aussi enregistré un bon de 19,2 % de l’indice Nikkei.
L’Europe a profité de la reprise économique dans la zone Euro, avec une hausse de l’Euro STOXX 50 de 7,1 %, défavorisé cependant par le rebond de la monnaie unique.
Le CAC 40, indice parisien, a gagné quant à lui 9,8 % à fin décembre.
Géopolitique et finances, un ménage difficile
La bonne nouvelle, c’est que ce rebond mondial a profité aussi aux marchés émergents, l’indice MSCI EM a cru de 32,7 %, sa meilleure année depuis 2009 après quatre années de dépréciation et de perte de performance, par rapport aux pays développés.
Par ailleurs, l’autre constat qui a bénéficié à tous les marchés financiers porte sur le fait que le risque politique omniprésent dans le monde en 2017, ne s’est pas accompagné de volatilité des marchés, bien au contraire.
Celle-ci a été particulièrement basse, favorisant ainsi à l’investissement en actions.
Au-delà de l’instabilité instaurée par le président américain Donald Trump, 2017 a connu en Europe des tensions entre les élections en France, en Allemagne, aux Pays-Bas et en Autriche et la montée du populisme en Europe de l’Est pour finir avec crise sur l’indépendance de la Catalogne.
Tant de tensions qui ont pesé sur l’euro et les bourses.
Par contre, les pays du Golfe avec la «guerre» entre le Qatar et ses voisins menés par l’Arabie saoudite, a impacté négativement leurs marchés financiers, la Bourse du Qatar a plongé de 18,3 % et celle d’Oman a cédé 12,70 %.
Bulle ou pas bulle ?
Toutefois, encore faut-il que l’importance des liquidités déversées sur les marchés financiers occidentaux par les politiques expansionnistes des banques centrales pour faire face à la crise financière, n’ait pas créé une bulle financière sur ces marchés.
Les surliquidités ainsi engendrées selon certains analystes, en faisant envoler les cours de bourse, seraient à l’origine d’un détachement de la sphère financière de l’économie réelle. Les banques centrales ont rendu le coût de l’argent quasi gratuit en déversant des masses de liquidités dans le système financier.
Une politique nécessaire après la crise pour éviter au monde un désastre encore plus grave que celui de 1929, mais qui a eu pour effet d’accroître la masse monétaire en circulation comme jamais et nourrir ainsi les marchés financiers en surliquidités.
La monnaie créée par les banques centrales représente plus de 30 % du PIB mondial, contre 6 % à la fin des années 1990.
La question qui s’impose relève des conséquences des solutions mises en œuvre par la FED notamment pour diminuer son bilan, et des augmentations de son taux directeur, sur les marchés financiers.
Mais 2018, sera une autre année boursière et 2017 restera extraordinaire…
Afifa Dassouli