Philipe Lorin, le fondateur et directeur artistique de Tanjazz
Le Festival de jazz « Tanjazz » retourne cette année pour fêter ses 18 ans. Le festival s’offre un coup de jeune avec les « Nouvelles Voix du Jazz »; le thème choisi pour cette édition, note un communiqué des organisateurs.
Ce thème a été proposé par Philippe Lorin, le fondateur et le directeur artistique de Tanjazz. « Chercher de nouvelles voix. C’est exactement ma vision globale du festival avec l’envie, moi-même, de découvrir et de partager les découvertes », explique M. Lorin. « Mon plaisir, est de voyager, de naviguer, d’explorer, et de trouver des pépites musicales hors des chemins balisés », ajoute-t-il.
Après le jazz des cinq continents en 2015, puis le jazz au féminin en 2016, les voies exploratoires des organisateurs les ont conduits d’Autriche en Espagne et au Maroc, d’Italie en France, Belgique ou Croatie. Du blues aux rythmes d’Orient, de l’Afrique aux Balkans, du flamenco à la samba… ils ont tendu leurs radars vers ce qui fait le jazz aujourd’hui et de demain.
Au programme du festival, 55 concerts, 24 formations et plus de 160 artistes et musiciens. Ces derniers se produiront sur 6 scènes au sein du Palais du festival et en ville.
Une programmation qui va faire battre les coeurs
Le public aura rendez-vous avec en des étoiles montantes du jazz. En tête d’affiche, Daniel Cacija, le « meilleur jeune chanteur » en 2013, selon le magazine américain Down Beat. D’origine croate et pianiste classique de formation, il donnera rendez-vous au public, samedi 16 septembre, sur la scène BMCI Palais , pour rendre hommage à son aîné Mark Murphy, voix légendaire du jazz, disparu en 2015.
En tête d’affiche également, Samia Tawil. Cette auteure compositrice et interprète, à la fois suisse, marocaine et syrienne, porte ses chants de liberté sur un RNB métissé aux accents cuivrés et funky.
La nouvelle lauréate de l’école barcelonaise Sant Adreu, Rita Payés & Joan Chamorro quintet, vont également faire battre les coeurs du public, et ce, vendredi 15 septembre. À même pas 18 ans, sa voix agréable, son sens du tempo et sa maîtrise du jazz vocal l’annoncent comme l’une des belles révélations de cette édition.
Toujours dans le cadre de la 18ème édition de « Tanjazz », d’autres jeunes voix se feront entendre. Il s’agit par exemple de Morgane Ji, qui s’affiche en couverture de l’édition 2017. Ayant une voix profonde et guerrière, elle chante a capella sur un picking de banjo.
Et pour finir, Tanjazz 2017 touchera à sa fin, dimanche 17 septembre, avec une batucada marocaine, originaire de Salé. Les percussionnistes, musiciens et danseurs du groupe Slatucada retissent les liens d’esclavage, de révolte et finalement de joie qui connectent la tradition gnaouie et la samba brésilienne. A leurs côtés, les habituels de Tahar Tag’I, fanfare citoyenne 100% marseillaise, cosmopolite, dont la bonne humeur est devenue essentielle à tout Tanjazz réussi.
L’édition de cette année poursuit son encouragement des jeunes talents à travers la 3ème édition du concours TANJIL, organisé par l’espace culturel Tabadoul et la Fondation Med Culture.
Après l’appel à candidature lancé en avril 2017, puis la phase de sélection en concert live et, finalement, la désignation par un double vote du jury des professionnels et du public, cinq groupes ont été sélectionnés parmi les neuf semi finalistes retenus à la suite des concerts live qui se sont tenus le dernier week-end, du vendredi 30 juin au dimanche 2 juillet, à l’espace Tabadoul. Les cinq finalistes sont ainsi Abdou Projet, Jy Blues, Laouma, Seven Doors, Tarwa n’Tirini.
« Un budget qui dépasse à peine 3 MDH »
S’agissant du budget global de « Tanjazz 2017″, le fondateur du festival, Philippe Lorin est clair dans son propos. » Certains s’étonneront de notre vitalité avec un budget qui dépasse à peine 3 millions de dirhams. Cela n’est possible qu’avec le concours de bénévoles enthousiastes, d’une organisation minutieuse et d’une gestion rigoureuse », explique-t-il.
Rappelons que le festival Tanjazz est soutenu par le ministère de la culture, l’Agence pour la Promotion et le Développement du Nord, l’Office National des Aéroports, et sponsorisé par la Fondation BMCI.
Notons également que « Tanjazz » est le seul festival marocain labellisé UNESCO, et bénéficie de partenariats avec l’Institut Français, l’Instituto Cervantes, l’Istituto Italiano di Cultura et l’Ambassade d’Autriche.
Imane Jirrari
Qui sont donc les 5 finalistes du Tanjazz 2017?
Laouma
Le groupe « Laouma » qui animera la scène de BMCI Ville, ont sorti leur premier album » Imy » en 2016. Bien que le groupe est encore jeune, le talent de ses 4 membres permet rapidement se créer une identité particulière. Celle-ci correspond à un mélange de Soul, de Blues, de Jazz, de Hip Hop, de Rythm and Blues, ainsi qu’une touche de musique traditionnelle marocaine. le groupe chante en arabe, en français et en anglais.
JY Blues
Comme son nom l’indique, le groupe Tangérois formé au début de l’année 2017, oscille entre Blues, Jazz, Funk, et Rock. Ce groupe, bien qu’encore récent, possède un réel potentiel, porté par la vitalité de Yasmine, l’une des membres.
Seven Doors
Ils sont sept jeunes provenant de Chefchaouen. Le groupe fondé en 2014 est consacré à l’improvisation. La musique de Seven Doors est une musique contemporaine croisant habillement des influences multiples et surprenantes, notamment le Funk, le Reggae, le Rock et la musique irlandaise.
Abdou Project
C’était avec le compositeur et interprète marocain Abdou Chenguiti que l’histoire du groupe a commencé. Abdou a commencé son parcours musical à l’âge de 14 ans, lorsqu’il entend pour la première fois les Rolling Stones, Bob Dylan, ainsi que Bob Marley. À 17 ans seulement, il débute la composition de ses premiers morceaux.
En 2005, il fonde le groupe Gnawa Stone, et en 2009, remporte avec lui le premier prix du concours Génération Mawazine dans la catégorie fusion. Après 15 ans, il lance sur le nouveau projet, intitulé Abdou Project Band, un mélange de Rock, Funk, Reggae et de World Music, qui compte actuellement un actif de 14 compositions.
Tarwa n’Tiniri ( la génération du désert )
Une autre animation qui demeure pas moins intéressante dans l’édition de cette année, celle du groupe originaire de Ouarzazate, Tarwa n’Tirini, (tarwa signfie « génération » et tiniri signifie « désert ». Littéralement : » génération du désert ).
Le groupe s’inspire de Tinariwen, Tamikrest et Imarhan. Les 6 membres du groupe sont connus pour leur blues de désert. C’est par le biais de celui-ci qu’ils parviennent à capter et exprimer les souffrances du peuple sahraoui. le groupe Tarwa n’Tiniri animera la scène BMCI Ville, en clôture du festival.