© AFP La présidente de la Banque centrale américaine, Janet Yellen, le 17 septembre 2015 à Washington © AFP/Archives BRENDAN SMIALOWSKI
Janet Yellen, la présidente de la Réserve fédérale américaine a assuré jeudi que la politique monétaire n’était « pas en retard » sur l’évolution de l’économie des Etats-Unis et rejeté l’usage d’une règle « mécanique » pour déterminer les taux d’intérêt comme le prônent certains parlementaires.
Dans un discours prononcé à l’université de Stanford en Californie, Mme Yellen a assuré que la politique monétaire de la Fed, dont les taux d’intérêt se situent entre 0,50% et 0,75%, n’était « pas en retard » sur la vigueur de l’économie même si le marché de l’emploi devient de plus en plus étroit.
« Il est vrai que beaucoup d’employeurs ont des difficultés à trouver des travailleurs qualifiés », a-t-elle reconnu mais les augmentations de salaires « n’ont commencé à s’accélérer modestement que récemment ».
Selon elle, les responsables économiques ne sont pas confrontés à une « économie bouillante » car l’utilisation des capacités de production est encore à un niveau historiquement bas. En outre, la croissance américaine est encore « retenue par la faible demande à l’étranger ».
« Cela dit, permettre à l’économie de chauffer à blanc serait risqué et mal avisé », a-t-elle poursuivi, argumentant à nouveau pour « un ajustement graduel de la politique monétaire ».
Devant le public du Centre de recherche économique de Stanford et en présence de John Taylor, l’économiste qui l’a écrite, Mme Yellen a longuement récusé l’usage unique de la règle de Taylor pour conduire la politique monétaire, prônée par des membres du Congrès qui veulent une banque centrale plus prévisible.
Cette règle mathématique « simple » se base sur l’inflation en relation avec la croissance réelle et la croissance potentielle (l’activité maximum en utilisant à plein tous les outils de production) pour déterminer le niveau des taux d’intérêt.
« Je suis très opposée » à un formatage de la politique monétaire, « je crois que cela interfèrerait avec l’indépendance » de la banque centrale, a-t-elle insisté lors de la séance des questions.
« Ces règles simples ignorent généralement des informations ayant potentiellement des implications importantes pour les perspectives économiques (…) comme la politique budgétaire », a-t-elle affirmé alors que les mesures budgétaires annoncées par Donald Trump doivent encore être précisées.
« Pour l’instant, la taille, le calendrier, la composition des changements (budgétaires) sont incertains », a-t-elle répété.
En conséquence, ce type de formules comme la règle de Taylor, « ne devraient pas être suivies de façon mécanique, car elles pourraient avoir des conséquences adverses pour l’économie », a affirmé la patronne de la banque centrale américaine.
LNT avec Afp