L'auteur d'une tuerie ayant fait 77 morts, Anders Behring Breivik, fait le salut nazi à son arrivée dans une cour improvisée de la prison de Skien, à 170km au sud-ouest d'Oslo, le 15 mars 2016 © AFP/Archives JONATHAN NACKSTRAND
La cour d’appel d’Oslo examine à partir de mardi si les conditions de détention de l’extrémiste de droite Anders Breivik, auteur d’une tuerie qui a fait 77 morts en 2011, violent en effet la Convention européenne des droits de l’Homme.
Un jugement rendu en avril dernier avait estimé le régime carcéral de Breivik contraire à l’article 3 de la Convention, qui interdit les « traitements inhumains et dégradants ».
Condamné à une peine reconductible de 21 ans, le militant fasciste a utilisé encore une fois ce procès comme une tribune pour délivrer quelques messages idéologiques, en faisant à nouveau un salut nazi provocateur, s’attirant un rappel à l’ordre des juges.
Le jugement de première instance avait condamné à la surprise générale l’Etat norvégien, en pointant notamment un manque de justifications pour certaines mesures de sécurité, telles que la répétition des fouilles dénudées ou les trop rares promenades en extérieur.
Bien que Breivik n’ait jamais eu de contact avec d’autres détenus, il en a néanmoins de plus en plus avec des accompagnateurs professionnels et ses conditions matérielles de détention sont assez enviables par rapport à beaucoup d’autres prisonniers, a indiqué le Procureur général devant les juges.
« A bien des égards, il est incarcéré dans de meilleures conditions que d’autres prisonniers pour compenser le fait qu’il n’a pas de contacts avec les autres détenus », a expliqué le Procureur général chargé de représenter l’Etat, Fredrik Sejersted.
En prison, le terroriste de 37 ans dispose de trois cellules, environ 30 mètres carrés au total, de deux téléviseurs avec consoles de jeu et lecteur de DVD, d’un réfrigérateur, d’un ordinateur (sans accès à internet), d’appareils de musculation, de livres et de journaux.
Pour sa part, l’avocat de Breivik, Oystein Storrvik, a souligné que « l’Etat n’a pas mis en place de mesures pour remédier aux dommages dus à l’isolement prolongé ».
Le 22 juillet 2011, Breivik avait d’abord tué huit personnes en faisant exploser une bombe près du siège du gouvernement à Oslo. Déguisé en policier, il avait ensuite fauché 69 autres vies, d’adolescents pour la plupart, en ouvrant le feu sur les participants d’un camp d’été de la Jeunesse travailliste piégés sur l’île d’Utoya dans les eaux glaciales d’un lac.
LNT avec Map