« Et le combat cessa, faute de combattants ».
Voilà qui résume parfaitement le dernier épisode d’un feuilleton politico-institutionnel qui a débuté le 7 octobre dernier avec la tenue des élections législatives.
En effet, à l’issue d’une séance plénière relativement courte, entamée à 16 heures le lundi 16 janvier 2017, le « vieux briscard » de l’USFP, Habib El Malki, a été élu, sans surprise aucune, au poste de Président de la Chambre des Représentants, ce qui fait de lui, la troisième personnalité officielle du pays.
Cette élection a été rendue possible par la volonté commune de l’USFP, l’UC, le MP et le RNI de voter en faveur du candidat socialiste, alors que le PAM, seconde formation numériquement parlant de la Chambre, avait décidé dimanche de se joindre à cette décision quadripartite.
Devant la mobilisation conséquente des principales formations de l’échiquier national, le PJD, « courageusement », a refusé l’affrontement et préféré opter pour un vote blanc, une manière habile, certes, d’éviter de se retrouver face à une majorité arithmétique, ce qui l’aurait obligé à reconnaître que sa victoire aux législatives n’avait plus aucun sens.
L’autre formation qui a adopté la ligne « courage, fuyons », est le parti de l’Istiqlal, lequel pour éviter de tomber dans le piège d’un vote collectif et consensuel en faveur d’El Malki, a préféré une démarche à la Chabat, c’est-à-dire provoquer un esclandre et quitter les lieux, piteusement et sans gloire au demeurant !
En cette fin d’après-midi du lundi donc, c’est en quelque sorte à la fois la persistance du statu quo ante au niveau des alliances et donc l’immobilisme total pour ce qui concerne la mise en place d’une coalition gouvernementale, mais également une belle victoire de Aziz Akhannouch et de ses alliés qui ont contraints le PJD et le PI à déserter la scène politique le temps d’une élection fondamentalement importante.
En effet nonobstant l’appartenance d’El Malki à l’USFP, nul ne sait pour l’instant si ce nouveau Président de la Chambre des Représentants fera partie de l’opposition ou de la majorité parlementaire.
Pourtant, comme cette élection semble le dessiner, l’abstention du PJD pourrait servir de prélude à l’érection d’une coalition majoritaire composée du RNI et de ses trois alliés, qui accepteraient désormais de participer à un gouvernement Benkirane 3.
L’USFP, numériquement faible, marquerait sa participation par la présence d’El Malki au perchoir, tandis que le RNI, le MP et l’UC rejoindraient Benkirane et Benabdellah au gouvernement, avec le « soutien » parlementaire de l’Istiqlal.
Si une telle formule venait à voir le jour, elle marquerait, incontestablement, une défaite politique majeure de Benkirane et de son parti qui n’auraient plus qu’à accepter de « boire le calice jusqu’à la lie » sous peine d’être totalement privés de leur courte victoire aux législatives.
Et ainsi, dans l’ordre et la retenue, les bretelles de Ssi Abdelilah ayant été bien remontées après plus de trois mois de gesticulations et d’éructations de sa part, tout rentrerait dans l’ordre des choses.
Un tel gouvernement, d’ailleurs, marquerait sans nul doute, la prépondérance intellectuelle, charismatique et numérique de Aziz Akhannouch, avec ses alliés, au sein de cette coalition.
Fahd YATA